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Vous ne décidez pas autant que vous le croyez

  • Photo du rédacteur: Gabriel RYĒRSØN
    Gabriel RYĒRSØN
  • il y a 4 heures
  • 2 min de lecture
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Vous ne décidez pas autant que vous le croyez.


C’est inconfortable à lire.

Et pourtant...


Vous avez probablement le sentiment de réfléchir par vous-même.

De choisir en conscience.

D’analyser les situations avec lucidité, recul, esprit critique.


Vous avez même peut-être cette idée rassurante :


« Je sais quand on essaie de m’influencer. »


C’est précisément là que le cerveau commence à jouer contre vous.



Notre fonctionnement mental n’est pas conçu pour la vérité, mais pour l’efficacité.

Pas pour la justesse, mais pour la cohérence interne.

Pas pour voir clair, mais pour aller vite.


Le cerveau ne cherche pas à comprendre le monde :

Il cherche à le rendre supportable.


Alors il simplifie.

Il raccourcit.

Il comble les vides.


Et surtout, il raconte une histoire après coup.



Vous croyez décider, alors que bien souvent, vous justifiez.


Vous croyez analyser, alors que vous confirmez ce que vous pensiez déjà.


Vous croyez observer la réalité, alors que vous filtrez, triez, ignorez : sans même vous en rendre compte !


Ce n’est pas une faiblesse individuelle.

C’est une propriété du système.


Un cerveau humain fonctionne avec des angles morts.

Et plus il se pense rationnel, plus il leur fait confiance.



Ce qui est troublant, ce n’est pas l’existence de ces mécanismes.

C’est leur discrétion.


Ils ne se manifestent pas comme des erreurs flagrantes.

Ils se déguisent en évidence.

En bon sens.

En logique.


Ils donnent l’impression d’un pilotage conscient, alors que la plupart des décisions sont prises ailleurs, plus vite, plus profondément.


Et le mental, très habile, arrive ensuite pour expliquer pourquoi c’était la bonne décision.



C’est ici que beaucoup de malentendus naissent.


On parle de volonté.

De motivation.

De discipline.


Alors que le problème n’est pas un manque de contrôle, mais un excès de confiance dans l’outil de contrôle.


Plus vous tentez de diriger ce système uniquement par la pensée consciente, plus vous renforcez ses automatismes.

Comme si vous demandiez à une illusion de corriger elle-même l’illusion.



Prendre conscience de cela ne rend pas stupide.

Au contraire.


Cela ouvre une autre posture : celle de l’observateur de son propre fonctionnement.


Non pas pour lutter contre le cerveau.

Mais pour cesser de le prendre pour un arbitre neutre.



C’est précisément à cet endroit que certaines approches, comme l’hypnose, trouvent leur pertinence, sans avoir besoin de se justifier.


Non pas parce qu’elles “reprogramment”.

Non pas parce qu’elles imposent un changement.


Mais parce qu’elles court-circuitent, un instant, le récit habituel.


Elles déplacent l’attention.

Elles modifient le point d’observation.

Elles rendent perceptible ce qui, d’ordinaire, agit en coulisses.


Et parfois, simplement voir le mécanisme suffit à ce qu’il perde un peu de sa rigidité.



Il ne s’agit pas de devenir parfaitement lucide.

Ni de tout contrôler.


Il s’agit peut-être d’accepter ceci : votre cerveau n’est pas un juge impartial.


C’est un excellent narrateur.

Un stratège rapide.

Un protecteur efficace.


Mais pas toujours un allié fiable quand il s’agit de vérité, de liberté, ou de choix profonds.


Et quand cette idée commence à s’installer, sans effort, sans combat, quelque chose, souvent, se déplace.


Pas une réponse.

Pas une solution.


Un regard différent.

 
 
 

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