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L'ESSOR SCIENTIFIQUE DE L'HYPNOSE

 

L’hypnose, longtemps perçue comme une curiosité ou un phénomène mystérieux, a peu à peu gagné en légitimité grâce à la recherche scientifique. Des médecins et chercheurs ont cherché à comprendre ce qui se passe réellement dans le cerveau sous hypnose, s’éloignant ainsi des anciennes croyances sur le magnétisme ou les fluides invisibles.

Aujourd’hui, nous savons que l’hypnose repose sur des mécanismes neurologiques bien identifiés et qu’elle est un outil thérapeutique efficace, validé par de nombreuses études.

Voyons ensemble comment l’hypnose a évolué pour devenir une pratique reconnue par la médecine et la science.

James Braid : naissance du terme "hypnose" et rupture avec le magnétisme

Au début du XIXe siècle, un médecin écossais, James Braid, joue un rôle clé dans la transition entre l’hypnose ésotérique et l’hypnose scientifique.

Une découverte par hasard

En 1841, lors d’une démonstration de magnétisme animal, Braid remarque que les patients plongés en transe semblent concentrés sur un point fixe. Intrigué, il refait l’expérience en demandant à une personne de fixer intensément un objet brillant (comme une cuillère). Il constate alors que cette fixation prolongée entraîne un état de conscience modifié.

Il comprend que ce phénomène n’a rien à voir avec un fluide magnétique, mais qu’il résulte simplement d’un mécanisme psychologique et physiologique.

C’est lui qui crée le terme « hypnose », inspiré du mot grec hupnos (sommeil), bien qu’il découvrira plus tard que l’hypnose ne soit pas un véritable état de sommeil. Il essaiera même de rebaptiser la pratique « monoïdéisme » (état de concentration sur une idée unique), mais le mot « hypnose » était déjà trop ancré.

Grâce à Braid, l’hypnose n’est plus vue comme une magie, mais comme un phénomène naturel pouvant être étudié scientifiquement.

Jean-Martin Charcot : l’hypnose sous le prisme de la neurologie

En France, Jean-Martin Charcot, célèbre neurologue de l’hôpital de la Salpêtrière à Paris, s’intéresse à l’hypnose dans les années 1880. Il pense que l’hypnose est un état pathologique, propre aux personnes hystériques. Il cherche à comprendre ses effets sur le cerveau et à l’intégrer dans un cadre médical.

Ses travaux sont essentiels pour donner une crédibilité scientifique à l’hypnose, même si certaines de ses conclusions seront plus tard remises en question. Il est l’un des premiers à montrer que l’hypnose modifie certaines réactions du système nerveux, ce qui posera les bases des futures recherches en neurosciences.

Sigmund Freud : de l’hypnose à la psychanalyse

Le jeune Sigmund Freud s’intéresse à l’hypnose après avoir suivi les enseignements de Charcot. Il expérimente l’hypnose pour traiter ses patients souffrant de troubles psychiques, mais il trouve que certains ne réagissent pas bien à la suggestion.

Il finit par délaisser l’hypnose pour développer sa propre méthode : la psychanalyse, qui repose sur la libre association et l’interprétation des rêves. Pourtant, l’influence de l’hypnose reste présente dans ses concepts, notamment dans l’idée d’un accès direct à l’inconscient.

Bien que Freud ait abandonné l’hypnose, son travail a permis de mieux comprendre comment le langage et la suggestion influencent l’esprit humain.

Milton Erickson : la révolution de l’hypnose moderne

Au XXe siècle, Milton Erickson, psychiatre et psychologue américain, révolutionne l’hypnose en développant une approche plus souple et adaptée à chaque individu.

Jusqu’ici, l’hypnose était principalement directive : l’hypnotiseur donnait des ordres directs (« dormez », « vous ne sentez plus la douleur », etc.). Erickson, lui, adopte une approche indirecte et permissive, basée sur des métaphores, des suggestions douces et la participation active du patient.

Les grandes idées d’Erickson :

  • Tout le monde est hypnotisable : il suffit de trouver la bonne approche.

  • L’inconscient est un allié : au lieu d’être vu comme un réservoir de troubles, il est une source de solutions.

  • L’hypnose est un état naturel : inutile de forcer, il suffit d’accompagner la personne vers un état propice au changement.

 

L’hypnose Ericksonienne est aujourd’hui l’une des formes les plus utilisées en thérapie, car elle est douce, respectueuse et efficace.

Les preuves scientifiques : ce que dit la recherche moderne

L’hypnose étudiée par les neurosciences :

Grâce aux avancées en neurosciences et aux technologies comme l’IRM fonctionnelle, on peut observer en temps réel ce qui se passe dans le cerveau sous hypnose.

Les recherches montrent que :

 

  • L’hypnose modifie l’activité cérébrale, notamment dans les régions impliquées dans la perception, la mémoire et la gestion de la douleur.

  • L’état hypnotique n’est pas du sommeil, mais un état de concentration particulière.

  • Sous hypnose, le cerveau peut moduler la douleur, ce qui explique son efficacité en anesthésie.

 

Études et organismes officiels :

L’hypnose est aujourd’hui reconnue par plusieurs institutions :

 

  • INSERM (France) : en 2015, un rapport conclut que l’hypnose est efficace dans plusieurs domaines, notamment la gestion de la douleur et le stress.

  • Académie Nationale de Médecine : considère l’hypnose comme un complément efficace aux traitements médicaux.

  • Hôpitaux et cliniques : de plus en plus d’établissements intègrent l’hypnose dans leurs protocoles, notamment pour la chirurgie sous hypnose ou l’accompagnement en oncologie.

Aujourd’hui : l’hypnose, entre science et pratique thérapeutique

Après des siècles de mystères et d’hypothèses, l’hypnose est désormais une discipline étudiée et validée scientifiquement.

Aujourd’hui, on la retrouve dans de nombreux domaines :

 

  • En médecine : anesthésie sous hypnose, gestion des douleurs chroniques, préparation à l’accouchement.

  • En psychothérapie : traitement des phobies, des traumatismes, de l’anxiété.

  • Dans le développement personnel : amélioration de la confiance en soi, gestion des émotions.

Loin des spectacles et des clichés, l’hypnose est aujourd’hui un outil puissant pour le mieux-être et la thérapie.

Conclusion : De la curiosité à la science

L’hypnose a parcouru un long chemin :

  • D’abord utilisée dans des rituels et pratiques mystiques.

  • Puis observée et expérimentée par des médecins comme Mesmer, Braid et Charcot.

  • Enfin étudiée scientifiquement et intégrée dans la médecine moderne.

 

Ce parcours montre que l’hypnose n’est pas une croyance, mais une science. Elle s’appuie sur des mécanismes neurologiques réels et son efficacité est prouvée par des recherches rigoureuses.

Maintenant que nous avons vu son évolution scientifique, intéressons-nous à la diversité des formes d’hypnose.

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